samedi 4 février 2017

Plangonophile...

Plangonophile... n'est pas une maladie honteuse ou contagieuse, mais simplement le nom que l'on donne aux collectionneuses de poupées. Aux collectionneurs aussi, mais je doute qu'ils soient aussi nombreux.


Voici un petit article d'un blog trop drôle à lire, à retrouver ici :
http://emelbay.over-blog.com/article-collectionneuse-de-poupees-et-fiere-de-l-etre-51680907.html

«Collectionneuse de poupées et fière de l'être.

Ma collection de poupées Corolle provoque quelquefois des réactions négatives, comme j’ai pu vous le raconter. Le plus drôle, c’est que, moi,  je ne provoque jamais personne et que je n’impose pas mes poupées.

C’est un petit jardin qui n’est pas secret, mais dont je ne parle pas à tort et à travers, ni avec n’importe qui. Je ne veux pas ennuyer les gens que cela n’intéresse pas. Lorsque je fais la connaissance de quelqu’un, je ne parle pas de mes poupées. 


Si, je rencontrais un collectionneur de tire-bouchons (par exemple) et s'il se mettait à me parler pendant une heure de ses trésors, je serais patiente car, étant collectionneuse, je sais qu’il est toujours agréable de parler de sa collection. Mais je pense qu’au bout d’une heure, j’en aurais sans doute marre. 




Tout cela pour vous dire que je n’étais pas du tout à l’origine du fâcheux incident dont je vous ai parlé et qui m’a opposé aux parents d’un copain de l’un de mes fils, alors que rien n’aurait pu le laisser présager. Ces personnes, en apparence, très aimables sont venues chez moi  pour chercher  leur fils qui faisait un exposé avec le mien. 


Dans mon salon, il y a plusieurs poupées Corolle, non pas fièrement exposées dans une vitrine ou sur un fauteuil, mais simplement posées, discrètement, sur un meuble dans un coin, pour le seul plaisir de mes yeux et le bonheur de pouvoir les admirer lors de mes passages dans la pièce. Alors que nous étions en train de parler de la scolarité et du collège de nos enfants, le «bonhomme» me dit : 
- «Tiens, c’est drôle qu’il y ait des poupées dans cette maison. Vous n’avez pas de fille». 
- «C'est vrai. Ce sont les miennes. Je les collectionne». 
Et la «bonne femme» prend une de mes poupées dans les mains, la regarde dédaigneusement et la repose un peu violemment à sa place en disant : 
- «Vraiment, je n’aurais jamais cru cela, quelle drôle d’idée!» Et le mari de rajouter : 
- «C’est un peu frivole et puérile, non ? Légèrement immature, même . Je vous dis cela juste comme cela. Il ne faut pas le prendre mal». 

Je n’ai pas complètement entendu et compris les mots qui viennent d’être prononcé, tout occupée que je suis à redresser ma poupée et à la remettre à sa place. C’est en relevant la tête et en voyant le visage idiot de son auteur, que les mots prononcés prennent toute leur ampleur. Et j’entends la petite voix qui répète inlassablement: FRIVOLE – PUERILE – IMMATURE ……FRIVOLE – PUERILE – IMMATURE ….
T’as entendu ça ? Mais pour qui il se prend celui-là avec son grand nez et ses dents jaunes! 

Mi surprise, mi-véxée, je réponds : 
« On peut dire que vous êtes franc, vous, et …désobligeant, vexant et méchant même! Qui êtes-vous pour me parler ainsi ? Evidemment, si j’avais collectionné les timbres, les aquarelles ou les livres de la Pléiade, j’aurais eu droit à toute votre admiration et à vos encouragements. C’est certain. Mais voyez-vous, je collectionne les poupées Corolle et j’en suis fière! 

 Regardez-moi : ai-je l’air de quelqu’un de frivole, de puérile et d’immature ? Regardez mes enfants, ont-ils l’air débile ? Croyez-vous que mon mari accepterait de vivre avec une femme frivole, puérile et immature, tout cela en même temps ? Vous êtes un imbécile, Monsieur, parfaitement, un imbécile, doublé d’un ignorant. Mais surtout, ne vous fâchez pas. Je vous dis cela juste comme ça. Il ne faut pas le prendre mal!».

La femme, un peu mal à l’aise, se dirige vers la porte et d’une voix, mal assurée, appelle son fils qui n’est toujours pas arrivé.
Je la rejoins et je crie dans l’escalier: «les garçons, dépéchez-vous. Aurélien, tes parents sont pressés!»
Les parents du gamin sont complètement silencieux. Moi, je fais comme s’ils n’existaient plus et lorsque les deux enfants arrivent, je leur dis : «Votre exposé, c’était bien sur Victor Hugo, c’est ça ? Pour la prochaine fois, je vous conseille la tolérance et le respect. Et puis, vous ajouterez aussi un paragraphe sur comment lutter contre l’étroitesse d’esprit, les préjugés, les a priori, les idées toutes faites et plus généralement la bêtise. Et puis, pour travailler, vous irez chez Aurélien, cette fois-ci.  Son papa sera ravi de vous aider et comme ça, lorsque je viendrai te chercher B…, je pourrai admirer le salon des parents de ton copain. Je vous souhaite une bonne soirée. Salut Aurélien et … hop tout le monde dehors!». 

La petite voix est satisfaite. FRIVOLE, PUERIL, IMMATURE , ces mots l’avaient vraiment fâché. Quant à mon fils, il ne comprenait rien.  
Ces gens, apparemment gentils, n’imaginaient pas que je pouvais collectionner les poupées. Et moi, apparemment frivole, puérile et immature car je collectionne les poupées, je n’imaginais pas que ces gens pouvaient être si méchants.
Il ne faut pas se fier aux apparences, elles sont souvent trompeuses…».

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